Qu’est-ce que la prostate ?

La prostate est une glande présente exclusivement chez l’homme. Le rôle d’une glande est de produire et de sécréter une ou des substances nécessaires à la bonne marche des fonctions de l’organisme. La prostate est située sous la vessie et est traversée par l’urètre (le canal qui sert à évacuer l’urine), elle joue un rôle dans l’élaboration du sperme et la fonction éjaculatoire.  

À l’âge adulte, la prostate atteint la taille d’une noix et pèse de 15 à 25g. Après 45 ans, la prostate peut avoir tendance à grossir. Ce phénomène naturel, appelé hypertrophie de la prostate, peut entraîner des problèmes au niveau de la miction et empêcher un écoulement normal de l’urine. Le patient peut alors avoir l’impression de ne pas vider complètement sa vessie.

Quelles sont les affections qui peuvent toucher la prostate ?

Trois types de pathologies de la prostate peuvent survenir et engendrer, de façon provisoire ou chronique, des pertes d’urine.

L’hypertrophie bénigne de la prostate ou adénome prostatique

Comme son nom l’indique, l’hypertrophie bénigne de la prostate est « bénigne ». Cela signifie que c’est une pathologie non cancéreuse. Pour autant, cette affection est gênante au quotidien à cause des fuites urinaires et des mictions fréquentes qu’elle provoque. Ainsi l’augmentation du volume de la glande prostatique peut engendrer une incontinence par impériosité (par suite de la pression exercée sur la vessie) ou par regorgement (par compression du canal de l’urètre). L’urine s’accumule anormalement dans la vessie. Ce phénomène déstabilise le muscle vésical et irrite la vessie. Des contractions anormales de la vessie vous poussent à vous rendre urgemment aux toilettes ou alors votre vessie ne se vide que lorsqu’elle est trop pleine.

La prostatite ou l’inflammation de la prostate

La prostate peut également être touchée par des maladies infectieuses. Aiguë ou chronique, la prostatite résulte souvent d’une infection bactérienne et parfois d’une Maladie Sexuellement Transmissible (MST). Cette affection entraîne des troubles mictionnels (envies fréquentes d'uriner, jet faible, douleurs à la miction) auxquels s’ajoutent des symptômes spécifiques (fièvre, grande fatigue).

La tumeur maligne de la prostate (adénocarcinome) ou cancer de la prostate

Lorsque certaines cellules de la prostate deviennent cancéreuses, l’urologue peut recommander une prostatectomie (ablation de la prostate). Suite à cette opération, les muscles du plancher pelvien et les nerfs de la vessie sont généralement affaiblis, ce qui peut entraîner une incontinence urinaire.

Quels traitements votre médecin peut-il vous proposer ?

Si votre médecin vous a diagnostiqué un début d’hypertrophie bénigne, vous pouvez éviter certains désagréments et complications en modifiant quelque peu vos habitudes alimentaires :  

• adoptez une alimentation riche en fruits et légumes (antioxydants);
• évitez les graisses animales;
• modérez l’usage des épices, elles accentuent l’instabilité vésicale;
• limitez votre consommation de café et d’alcool qui irritent la vessie et augmentent la production d’urine;
• hydratez-vous correctement en buvant suffisamment d’eau dans la journée et pendant les exercices physiques : vous écarterez ainsi les risques de calculs et d’infections qui surviennent lorsque les urines stagnent trop longtemps;
• buvez moins le soir.

Des études réalisées aux États-Unis, en Allemagne et au Japon semblent par ailleurs confirmer l’efficacité de l’ortie dans la liste des médicaments naturels dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Selon les spécialistes, vous trouverez avantage à consommer trois fois par jour des tisanes d’ortie séchée. Pour profiter des principes actifs naturels de cette plante, laissez infuser quelques grammes d’ortie dans de l’eau bouillante durant 10 à 15 minutes. 

Si les symptômes sont handicapants, votre médecin ou urologue pourra vous prescrire des traitements médicamenteux. Ils permettent d’améliorer le confort du patient et de ralentir l’évolution de la pathologie. Dans les cas d'adénomes plus avancés ou dans le cas de cancer de la prostate, la chirurgie est envisageable. Plusieurs types d’interventions peuvent être pratiquées, de la résection de la prostate (ablation partielle de la glande prostatique pour libérer le passage de l’urine) à son ablation totale.  

Pour réduire les troubles consécutifs à une prostatectomie, il pourra vous être recommandé de pratiquer des séances de rééducation périnéale (sous la supervision d’un professionnel de santé), voire en complément, de muscler à la maison votre périnée avec les exercices de Kegel. Basés sur des séries de contractions du périnée, ces exercices visent à renforcer le plancher pelvien et favorisent une meilleure aptitude à contrôler les muscles de l’urètre et de l’anus. 

Les infections urinaires et les prostatites peuvent quant à elles être traitées rapidement par des antibiotiques.